Comment les plages protègent la côte ?
Avec les changements climatiques, les tempêtes sont plus fortes. L’érosion des berges augmente. Pour protéger leurs terrains, les gens ont tendance à construire des murs de roche ou de béton entre la plage et leur terrain. Mauvaise idée !
« Une vague qui frappe un mur va repartir vers le large avec toute sa force. Elle sera donc capable de transporter beaucoup de sable vers le large : ça érodera la plage. Les plus hautes vagues peuvent être projetées très haut dans les airs, passer par-dessus le mur et inonder la côte », explique la géographe Maude Corriveau.
Mais quand la vague frappe une plage, elle s’essouffle. Elle doit d’abord monter une pente (la plage). Puis elle perd beaucoup d’énergie à brasser les matériaux qui forment la plage. Teste-le : courir dans du sable mou, c’est très fatigant ! « En absorbant l’énergie des vagues, les plages protègent la côte. Ce sont nos meilleures alliées, même si elles semblent fragiles à première vue », dit Maude Corriveau.
La mer monte
Le réchauffement climatique fait aussi monter le niveau des océans tranquillement. Pourquoi ? Parce que les glaciers fondent et que l’eau de mer plus chaude occupe plus de place. Pour une plage naturelle, ça ne pose pas problème. En montant, la mer submerge le littoral et repousse les sédiments vers l’intérieur des terres. « Petit à petit, la plage va simplement se déplacer et les écosystèmes vont s’ajuster : la plage va aller vers la forêt », explique la géographe Susan Drejza.
Mais si des murs, des routes ou des bâtiments sont construits très proches de la plage, elle sera bloquée et n’aura pas l’espace nécessaire pour s’ajuster naturellement. La plage risque de disparaître, tout simplement.
C’est ce que les scientifiques appellent le coincement côtier.
« On aime tellement les plages qu’on a tendance à s’en approcher et à construire trop près de la côte. Mais on gagnerait à préserver nos plages, car ce sont elles qui nous offrent la meilleure protection contre les vagues et les tempêtes. Les humains pensent que l’environnement est fixe, alors qu’en réalité, il change tout le temps, surtout les plages », soutient Susan Drejza.
Merci à Catherine Bruyère, Maude Corriveau et Susan Drejza, géographes au Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières à l’Université du Québec à Rimouski.
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